Résumé en cinq points :
Un logiciel qui n'est pas open source est dit "privateur" (ce qualificatif est préférable à "propriétaire" car, d'un point de vue juridique, le droit de propriété peut-être utilisé pour empêcher la privatisation, c-à-d garantir les « quatre libertés » de l'open source).
Linux (logiciel open source) est le système d'exploitation (SE) de la totalité des 500 super-ordinateurs les plus puissants du monde, et de plus de 75% des serveurs web dans le monde ; cependant ce pourcentage tombe à moins de 5% pour ce qui concerne le côté client c-à-d les ordinateurs et smartphones de Mr et Mme Toulemonde ...
Libération des utilisateur [2m53s]
Source : fsf.org
La dizaine de sections suivantes vous permettra de percevoir la subtilité des notions synthétisées dans le résumé, notamment en matière de droits de propriété et de tarification. C'est une question de business modèle : ainsi l'open source correspond à une approche de producteur de logiciels (tout comme le privatif), tandis que le libre est plutôt une approche d'utilisateurs.
Un logiciel est dit "open source" si son utilisateur jouit de la liberté [source] :
Un logiciel est dit "libre" si ces quatre libertés sont "virales", c-à-d s'appliquent également à toute version redistribuée du logiciel open source (avec ou sans modification).
Il est probable que cette définition du "libre", que nous qualifions de "souhaitable" soit incompatible avec certains systèmes juridiques, dans lequel cas une modification des ces systèmes devrait être réalisée afin que la définition souhaitable deviennent effective.
Cependant force est de constater qu'un logiciel libre peut ne pas le rester ! Ainsi le programme de sécurisation SSH fut développé originellement par la société finlandaise SSH Communications Security Corp, sous la forme d'un logiciel libre, mais l'entreprise commerciale décida ensuite de poursuivre le développement sous une licence privative. Heureusement le projet OpenBSD (un système d'exploitation libre basé sur un noyau BSD, et qui se focalise sur la sécurité) créa alors un fork libre de SSH, appelé OpenSSH. Linux Debian emploie OpenSSH.
Fork. Cette possibilité de créer un nouvelle branche ("fork" en anglais) provient directement du caractère libre d'un logiciel ; un fork est sain lorsqu'il permet la poursuite du développement sous forme de logiciel libre (en cas de changement de licence par exemple). Par contre un fork issu d'un désaccord technique ou relationnel est souvent un gâchis de ressources humaines ; on lui préférera la résolution du différend. Il n'est d'ailleurs pas rare d'assister à la fusion des branches d'un fork quand elles font ce constat amer.
Quelques extraits choisis de gnu.org/philosophy/free-sw.
La liberté de modification inclut la liberté d'utiliser votre version modifiée à la place de l'original. Si le programme est livré dans un produit conçu pour exécuter les versions modifiées de quelqu'un d'autre, mais pour refuser d'exécuter les vôtres (*), la liberté de modification devient un simulacre vide de sens plutôt qu'une liberté concrète. Ces binaires ne sont pas libres, même si le code source à partir duquel ils ont été compilés l'est.
(*) Cette pratique est connue sous les noms de "verrouillage", "tivoïsation" ou – dans la terminologie pernicieuse de ses partisans – "secure boot".
Un moyen important de modifier un programme est de lui incorporer des modules ou des sous-programmes libres disponibles. Si la licence du programme indique que vous ne pouvez pas lui incorporer un module existant régi par une licence appropriée, par exemple si elle impose que vous soyez titulaire du copyright d sur tout code que vous ajoutez, alors la licence est trop restrictive pour être qualifiée de libre.
(...) une licence qui impose que les versions modifiées soient non libres ne peut pas être qualifiée de licence libre.
Les règles concernant l'empaquetage des versions modifiées sont acceptables si elles ne limitent pas de manière substantielle votre liberté de les publier, ou votre liberté de créer et d'utiliser des versions modifiées pour votre usage privé. Il est ainsi acceptable que la licence vous impose de changer le nom de la version modifiée, d'enlever un logo, ou de marquer vos modifications comme étant de votre fait.
Ces quatre libertés, qui concernent autant les utilisateurs que les développeurs de logiciels, ne doivent pas être confondues avec la "philosophie Unix", qui consiste à développer des logiciels modulaires (qui ne font qu'un seule chose) plutôt que monolithiques (qui intègrent plusieurs fonctionnalités). On pourrait l'interpréter comme "cinquième" critère, permettant une évolution des modules fonctionnels qui ne soit contingentée que par les seules conditions d'intégration au système d'exploitation, communes à tous les modules).
L'adoption de systemd par la plupart des distributions GNU/Linux en 2015, a suscité des débats houleux, cette suite logicielle étant accusée de ne pas respecter le principe de modularité, et partant, celui de simplicité (PS : réponse du développeur).
Un sixième critère de liberté pourrait être pris en considération : les modes de conception, distribution et utilisation du logiciel sont-ils soumis à une contrainte de maximisation des profits ? Nous approfondirons cette question, pas si évidente que cela (elle fait appel à la théorie des jeux) dans la section #commercialisation.
Le modèle libre correspond à une philosophie de développement et d'utilisation, qui considère que le principe de logiciel privatif est non éthique : si les utilisateurs ne peuvent contrôler l'intégralité d'un programme, celui-ci peut conduire à des abus de pouvoir dans le chef des personnes détenant les droits de propriétés (NB : cette notion de liberté renvoie donc au contrôle démocratique des moyens de production).
Par extension "le libre" est une philosophie de politique économique libertaire conduisant au purisme, c-à-d qu'un système logiciel composite devrait être composé uniquement de logiciels libres (on peut ici parler de viralité spatiale, la viralité temporelle concernant la conservation des quatre libertés tout au long de l'évolution d'un logiciel).
La principale organisation de promotion du logiciel libre est la Free Software Foundation (FSF).
Le modèle "open source" (qui historiquement a précédé le libre) correspond à une stratégie de développement et de marketing, qui n'impose aucune restriction à la combinaison de logiciels privatifs et open source. L'open source est ainsi qualifié de "permissif", en raison de l'absence d'un principe contraignant (pour le producteur) de viralité spatiale et temporelle des quatre libertés.
La principale organisation de promotion du logiciel open source est la Open Source Initiative (OSI), qui est sponsorisée notamment par Google, Facebook, Microsoft, IBM et Intel ... [source].
Approfondir :
Le lecteur attentif se demandera sans doute pourquoi dix, alors que plus haut nous avons défini l'open source en quatre points. La raison en est que la problématique libre vs open source vs privatif est complexe car elle implique des considérations commerciales, juridiques et même politiques. D'autre part, les représentants de ces mouvances sont auto-déclarés, de sorte que leurs définitions sont contestables, et contestées par certains. Enfin il est possible de simplifier la problématique en la réduisant à quelques principes essentiels.
Le logiciel libre correspond surtout à un modèle "utilisateur", alors que l'open source correspond plutôt à un modèle "producteur" de logiciel.
Comparé au logiciel libre, le logiciel open source offre probablement de plus grandes potentialités de retour sur investissement (pour le producteur), mais aussi plus d'obligations commerciales envers les utilisateurs (cf. la garantie).
L'approche collaborative du logiciel libre repose sur le concept de modularité, selon lequel chaque contributeur peut travailler relativement indépendamment sur telle ou telle partie d'un système informatique.
Une caractéristique du libre souvent incomprise est que la licence libre autorise la commercialisation des logiciels libres ! Si une licence ne permet pas aux utilisateurs de faire des copies et de les vendre, c'est une licence non libre [source].
Cependant, en raison de la troisième liberté (distribution), la plupart des logiciels libres payants deviennent assez rapidement gratuits. Dans la pratique les revenus commerciaux du libre concernent essentiellement la consultance.
En pratique, le logiciel libre n'est pas nécessairement gratuit, tandis que le logiciel privatif est généralement payant. Les simple fait d'être gratuit ne fait pas, en soi, passer un logiciel privatif au statut de libre.
Les anglophones disent que le logiciel libre est « free as in free speech, not as in free beer » (difficilement traduisible car en anglais "free" a deux significations : "libre" et "gratuit").
Points particuliers :
Prix. Le distributeur peut demander le prix qu'il veut. Il n'y a qu'une seule exception à cette liberté : lorsque les binaires sont vendus sans le code source complet correspondant, le distributeur doit donner gratuitement le code source, sur toute demande ultérieure. En effet, sans cette condition de gratuité, le distributeur pourrait fixer un prix trop élevé pour n'importe qui (un milliard d'euros, par exemple), et ainsi faire semblant de distribuer le code source alors qu'en réalité il le dissimulerait [approfondir].
Débridage conditionnel. Bloquer une fonctionnalité puis la débloquer en échange d'un paiement sous une forme monétaire ou autre (par exemple des données privées) est-il contraire au principe du libre ? Voici une réponse de gnu.org : « Le fait de mettre certaines de ces libertés hors d'atteinte de certains utilisateurs, ou d'exiger un paiement en espèces ou en nature pour les exercer, équivaut à ne pas leur accorder les libertés en question, ce qui rend le programme non libre » [source].
Ce point illustre la difficulté de concevoir des définitions non ambiguës, et s'appliquant à tous les cas du monde réel aussi facilement que s'assemblent les pièces d'un puzzle...
Récupération par les GAFAM ? On entend parfois dire que le logiciel open source serait devenu à l’innovation technologique, ce que les réseaux sociaux sont à l’Internet : le moyen idéal pour les GAFAM d’exploiter gratuitement les réalisations de développeurs bénévoles. C'est peut-être vrai dans une certaine mesure, mais en quoi cela supprimerait-il l'intérêt du logiciel libre pour la collectivité ?
La distribution Linux Debian se distingue de certaines distributions fondées sur elle (par exemple Ubuntu) par le "business modèle" non lucratif et coopératif de l'association qui gère cette distribution (en l'occurence SPI, Software in the Public Interest).
Une "distribution" est un système logiciel composite. Par « constituer une distribution » on entend « choisir et assembler les logiciels qui composent la distribution » : le noyau du système d'exploitation, le programme d'installation de la distribution, un logiciel et des pilotes pour les connexions telles que le Wi-Fi ou pour une imprimante, des logiciels tels qu'un lecteur vidéo, un navigateur web, etc.
Les distributions open source commerciales proposent généralement des versions gratuites, mais cela n'en fait pas des distributions non lucratives puisque l'objectif de l'entreprise éditrice est de réaliser du profit par la vente de services liés à l'utilisation de la distribution (support, développement…) ou par la vente d'un code permettant d'activer une partie bridée de celle-ci (voir : modèle Freemium). Ainsi, Ubuntu est une distribution commerciale car elle est fabriquée par la société commerciale Canonical.
On pourrait objecter que cette section "But lucratif" sort du cadre du présent article. Cependant, les distinctions sur le business modèle – lucratif ou pas, coopératif ou pas – sont importantes car elles influencent les choix faits par l'organisation éditrice de la distribution, en matière de technologies ou encore de marketing. Ainsi, s'il est vital, pour la popularisation du logiciel libre, que celui-ci ne soit pas incompatible avec une activité commerciale lucrative, il est tout aussi vital qu'existent des organisations éditrices à but non lucratif et gestion coopérative.
En termes de licence, les clauses de la GNU GPL permettent la commercialisation de logiciel libre, et il est parfaitement possible de recourir au système de la double licence, par exemple GNU GPL pour le monde académique et licence commerciale pour le monde industriel.
Cependant, selon Laurent Bloch, « un logiciel novateur dont l’auteur peut espérer des revenus importants sera mal protégé des contrefaçons si son code source est divulgué. En fait, dans le monde académique la pression idéologique pour la GNU GPL est très forte, et les auteurs de logiciels qui souhaitent vivre des fruits de leur activité de développeur plutôt que d’un emploi universitaire (ou qui, faute d’un tel emploi, n’ont pas le choix) sont assez marginalisés par ce système. Le caractère contagieux et contraignant de la GNU GPL est très pénalisant pour l’auteur qui ne souhaiterait pas vivre dans l’abnégation (c’est le terme exact : le logiciel qu’il a écrit ne lui appartient plus), ou qui, faute d’avoir obtenu un poste dans un organisme public, ne le pourrait pas. Il y a des exemples d’auteurs qui pour avoir refusé les servitudes de la GNU GPL se sont vu mettre au ban de la communauté, leurs travaux passés sous silence et leurs logiciels exclus des serveurs publics. En fait, la réalité usuelle du développeur de logiciel libre est qu’il gagne sa vie autrement, et que la rétribution qu’il attend pour son œuvre est la reconnaissance de ses pairs. Quiconque bénéficie du logiciel libre ressent le désir d’y contribuer et ainsi d’adhérer à une communauté perçue comme éthique. Il est souhaitable que la GNU GPL ne reste pas hégémonique et que d’autres licences aux termes moins idéologiques et plus équilibrés apparaissent dans le monde du logiciel libre. » [source, p.283, édition 2024].
La vente d’un logiciel implique la cession de certains droits d'utilisation de celui-ci, mais ne transfert pas les droits de propriété du logiciel. Celui-ci demeure propriété de son auteur, personne physique ou personne morale (entreprise), qui conserve les droits accordés par le droit d'auteur, notamment le monopole de la copie [source].
Le principe de logiciel libre s'oppose donc à celui de gestion des droits numériques (DRM en anglais), qui sont des schémas techniques ayant pour but de protéger les droits des propriétaires en imposant des restrictions aux utilisateurs de l'informatique (PS : du point de vue de ces derniers il s'agit donc plutôt de "gestion numérique des restrictions").
Approfondir : propriété intellectuelle ; logiciel propriétaire.
Les licences de logiciels :
libres sont classées en deux groupes [source] :
Dont les licences open source d'Intel et du NCSA (University of Illinois) ainsi que certaines licences BSD.
Dont la licence BSD originale.
Les différences entre licences libres et open source sont minimes : pratiquement tous les logiciels libres sont open source et presque tous les logiciels open source sont libres [source]. Une différence essentielle apparaît cependant lorsque la licence libre comprend un copyleft (ce qui selon moi devrait être le seul cas où l'on peut parler de logiciel libre).
La GPL comprend une copyleft, qui stipule qu'il est illégal de distribuer la version améliorée d'un logiciel libre autrement que comme logiciel libre. Le redistributeur ne peut donc ajouter des restrictions de son cru.
Ainsi donc, alors que le copyleft oblige le distributeur d'étendre les libertés aux distributions dérivées, la licence open source l'oblige seulement à autoriser cette extension (cf. le point trois de l'open source definition).
C'est notamment en cela que le libre est "viral", et l'open source "permissif". Cette permissivité est aussi illustrée par le point neuf de la définition de l'open source : « la licence ne doit pas exiger que tous les programmes distribués sur le même support soient des logiciels open source » (ce que j'appelle la viralité spatiale).
Selon gnu.org, une licence libre peut être compatible avec la GPL sans pour autant comprendre de copyleft [vérifier]. Si un programme est libre, mais non copylefté, alors certaines copies ou versions modifiées peuvent ne plus être libres du tout. Une société informatique peut compiler ce programme, avec ou sans modifications, et distribuer le fichier exécutable sous forme de logiciel privateur [source].
Je trouve que ces considérations taxonomiques sèment la confusion.
Pour mettre un logiciel sous copyleft, il faut d'abord le protéger par un copyright. L'auteur qui licencie un logiciel sous une licence libre n’abandonne pas ses droits sur le logiciel, il les accorde aux utilisateurs lors de la distribution du logiciel, comme pour un logiciel dit "propriétaire". Voilà l'explication de la dénomination "copyleft" : alors que les développeurs de logiciels privateurs utilisent le copyright pour restreindre la liberté des utilisateurs, les développeurs de logiciels libres l'utilisent pour l'étendre. C'est pourquoi copyright est "inversé" en copyleft.
Ainsi le logiciel libre "copylefté" est "propriétaire" mais "non privatif".
Logiciel "du domaine public" veut dire logiciel "non soumis au copyright" (droit d'auteur). C'est la manière la plus simple de faire d'un programme un logiciel libre, c'est aussi un cas particulier de logiciel libre « non-copylefté ». Mais cela autorise aussi des personnes à en faire un logiciel privateur en y effectuant des changements, nombreux ou non. Ceux qui recevront le programme dans sa forme modifiée n'auront pas la liberté que l'auteur original leur avait donnée : l'intermédiaire l'aura fait disparaître. C'est pourquoi la plupart des logiciels libres ne sont pas dans le domaine public mais sous copyright, leur détenteur ayant donné à chacun la permission légale de les utiliser en toute liberté, via une licence de logiciel libre avec copyleft.
Selon la convention de Berne (que la plupart des pays ont signée) tout ce qui est écrit est automatiquement sous copyright. Cela comprend les programmes. Par conséquent, si vous voulez que le programme que vous avez écrit soit dans le domaine public, vous devez faire des démarches juridiques pour renoncer au copyright, sinon le programme demeure sous copyright [source]. Le copyleft est donc un copyright modifié.
À la question « Pourquoi les systèmes d'exploitation libres sont-ils minoritaires sur les portables utilisés par le grand public, alors qu'ils sont majoritaires sur les serveurs web et les mainframes ? », chatGPT répondait notamment (7 février 2023) : « Tout d'abord, ils sont généralement gratuits et ne nécessitent pas de licences coûteuses pour être utilisés. De plus, ils ont tendance à être plus sécurisés et plus stables que les systèmes d'exploitation propriétaires, ce qui en fait une excellente option pour les environnements professionnels. Enfin, ils offrent généralement une grande flexibilité et une grande capacité de personnalisation, ce qui est très apprécié dans les environnements de serveur où il est important d'adapter le système d'exploitation aux besoins spécifiques de l'organisation ».
N.B. : chatGPT est un logiciel propriétaire.
L'accès libre au code permet de vérifier son contenu. Cependant selon Ken Thomson, co-concepteur du système UNIX : « You can't trust code that you did not totally create yourself. (...) No amount of source-level verification or scrutiny will protect you from using untrusted code. (...) As the level of program gets lower, these bugs will be harder and harder to detect. A well installed microcode bug will be almost impossible to detect » [source].
Il convient cependant de relativiser les propos de Ken Thomson, formulés au début des années 1980, par le fait que si elle peut certes s'avérer difficile l'identification de bugs demeure possible et devient de plus en plus efficace grâce aux progrès de "l'intelligence artificielle". Ainsi les techniques de méthodes formelles permettent aujourd'hui de développer des assistants de preuve, logiciels permettant l'écriture et la vérification de preuves mathématiques constituant un substitut au test de programmes informatiques. Ainsi le logiciel Coq a lui-même été prouvé dans Coq par son vérificateur de démonstrations.
D'autre part il est évident que le jour où les administrations publiques se convertiront au logiciel libre (noyau + applications), ce sera un énorme incitant pour le développement d'applications libres, et partant, à l'amélioration de leur qualité. Et cela alors que dans la situation actuelle, la qualité du logiciel libre est déjà très largement supérieure à celle du logiciel propriétaire au niveau du noyau ("kernel" en anglais), et d'un niveau variable au niveau applicatif (supérieur, équivalent ou inférieur selon les cas). Le logiciel libre étant généralement gratuit, il en résulte que, aux niveaux kernel comme applicatif, le rapport qualité/prix du libre est généralement imbattable. Le "lobbyiste" Bill Gates l'avait bien compris ...
Une distribution est un paquet logiciel comprenant un système d'exploitation (SE) ainsi qu'une série d'applications (messagerie, navigateur, traitement de texte, graphisme, ...). La Free Software Foundation, fondée par Richard Stallman en 1985, distingue deux types de distributions GNU/Linux :
Android, le SE de la plupart des smartphones (80%), et de 40% de l'ensemble des terminaux web, est certes fondé sur le noyau Linux (et plus généralement, Unix englobe Linux, macOS, iOS, Android, FreeBSD, NetBSD, OpenBSD et quelques autres - source p.). Mais il s'agit là uniquement du noyau. Or dans le présent document, lorsque nous parlons de SE, c'est au sens de Linux Debian, c-à-d y compris les applications (évidemment libres) qui tournent sur ce noyau (tableur, traitement d'image, etc). Sur les smartphones la plupart des applications ne sont pas des logiciels libres. Rappelons enfin une différence fondamentale entre portable et smartphone : seul le portable est utilisable comme moyen de production, alors que le smartphone est essentiellement un moyen de consommation ...
Le concept de logiciel libre a été conçu initialement dans les années 1980. Mais depuis lors la technologie web est apparue et a rapidement évolué. Le concept du libre doit s'adapter au contexte du "cloud", du "big data" et de l'IA. Le contrôle du logiciel n'est plus suffisant pour garantir la liberté d'accès et de contrôle des systèmes d'information. Ce contrôle doit s'étendre aux infrastructures matérielles et aux données [approfondir].
Le projet h-node.org vise à la construction d'une base de données matérielle afin d'identifier quels appareils fonctionnent avec un système d'exploitation agréé par la Free Software Foundation.
Force est de constater que les fabricants de processeurs et cartes-mères menacent de plus en plus le principe de l'open source en déplaçant de plus en plus de contrôle vers du logiciel gravé dans la carte-mère.
Ainsi, « pour corriger certaines failles de sécurité, les fabricants de processeurs ont incorporé aux cartes mères des "Management Engines". Il s’agit en fait de micro-ordinateurs, avec leur propre système d'exploitation, implantés dans le micrologiciel du processeur, c’est-à-dire hors de portée de l’utilisateur même muni de tous les privilèges sur son système. (...) Il est impossible de l’enlever ou de le désactiver ». Selon les experts, cette évolution conduit à la « "zombification" des systèmes d’exploitation tels que Windows, Linux, OS-X, etc., réduits au rôle d’interfaces avec l’utilisateur pour balader des fenêtres, réagir aux déplacements de souris et jouer de la musique, cependant que les véritables traitements de données seront effectués derrière les portes closes (par des clés de chiffrement détenues par Intel) de ME, sans que l’utilisateur sache quels sont les algorithmes utilisés, et avec quel niveau de sécurité. Comment savoir, par exemple, si le fabricant de processeur n’a pas décidé de confier le séquestre de ses clés de chiffrement à un tiers de confiance, par exemple une agence de sécurité gouvernementale ? Le "Management Engines" pourra-t-il filtrer et analyser nos messages électroniques, nos communications par Skype, nos recherches sur le Web ? Le générateur de nombres pseudo-aléatoires de ME comporte-t-il des faiblesses, voulues ou non ? » [source].
Une voie d'espoir est peut-être celle des imprimante 3D, qui pourraient faciliter la production de certains matériels par de nombreuses petites entreprises (cartes à puce, lecteurs, smartphones, ...).
Recommandations aux gouvernements :
recommandations de gnu.org :
https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.htmlinterdire aux entreprises privées de fabrication de matériels informatiques et de développement de logiciels d'implémenter des technologies non compatibles avec les logiciels et matériel libres/open source ;
créer une entreprise (100 %) publique fabriquant un ordinateur dont tous les composants – matériels et logiciels – seraient libres et de fabrication nationale. Notez que cette entreprise publique constituerait un partenaire de R&D idéal pour les universités du pays, et stimulerait la création de PME nationales fabriquant ces composants !
Focus :
Site | Wikipedia | Debian | |
---|---|---|---|
Externalisation | openstack.org | OpenStack | OpenStack |
Seveur domestique | freedombox.org | FreedomBox | FreedomBox |
Réseau pair-à-pair | gnunet.org | GNUnet | GNUnet |
Réseau social |
diasporafoundation.org
gnusocial.network |
Diaspora
GnuSocial |
Diaspora
GnuSocial |
Travail collaboratif |
nextcloud.com
open-xchange.com |
Nextcloud
Open-Xchange |
Nextcloud
Open-Xchange |
Votation | belenios.org | Belenios | Belenios |
Chaîne vidéo | joinpeertube.org | PeerTube | |
Big Data | hadoop.apache.org | Hadoop | Hadoop |
Machine learning | tensorflow.org | Tensorflow | Tensorflow |
En 2005, à l'occasion de sa visite à la Commission de l'UE, Bill Gates [source], PDG de Microsoft, a été reçu en chef d'État par Herman De Croo, président du Parlement belge (photo ci-contre). Comment justifier ce privilège ? Un élément de réponse est que le PDG de Microsoft a réussi à "convaincre" les décideurs politiques de ne pas remplacer les logiciels Microsoft (en particulier le système d'exploitation) par des logiciels libres dans l'administration publique. Et cela alors que le rapport qualité/prix des logiciels libres est nettement supérieur à celui des logiciels privatifs de Microsoft.
Concernant la partie "data", il est frappant de constater que c'est le fils du même Herman Decroo, Alexander, qui lorsqu'il était ministre des télécommunications (2014-2018) a littéralement livré le registre national à un consortium privé composé de quatre grandes banques (ING, BNP Paribas Fortis, Belfius et KBC) et des trois principaux opérateurs de réseaux mobiles du pays (Proximus, Base/Telenet et Orange) [approfondir : identification-authentification-internet.php#itsme]. Alexander Decroo est devenu premier Ministre du gouvernement belge en octobre 2020...
Corruption ? La corruption pourrait donc expliquer une étrange disparité : alors que Linux (logiciel libre) est le système d'exploitation (SE) de la totalité des 500 super-ordinateurs les plus puissants du monde [source p. 444], et de plus de 75% des serveurs web dans le monde [source], comment se fait-il que ce dernier pourcentage tombe à moins de 5% pour ce qui concerne le côté client c-à-d les ordinateurs et smartphones de Monsieur et Madame Toulemonde [source] ?
Système d'exploitation | Non libre | Libre |
---|---|---|
Système politique | Système "représentatif" | Démocratie directe |
Il est évident que le jour où les administrations publiques se convertiront au logiciel libre (noyau + applications), ce sera un énorme incitant pour le développement d'applications libres, et partant, à l'amélioration de leur qualité. Et cela alors que dans la situation actuelle, la qualité du logiciel libre est déjà très largement supérieure à celle du logiciel propriétaire au niveau du noyau ("kernel" en anglais), et d'un niveau variable au niveau applicatif (supérieur, équivalent ou inférieur selon les cas). Le logiciel libre étant gratuit, il en résulte que, aux niveaux kernel comme applicatif, le rapport qualité/prix du libre est généralement imbattable. Le très fortuné "lobbyiste" Bill Gates l'avait bien compris ...
Une première action consiste à libérer votre ordinateur afin d'en maximiser votre maîtrise.
Une autre action consiste à envoyer aux décideurs politiques (ministres, députés, sénateurs) de votre choix un email contenant le texte suivant :
Madame/Monsieur [Nom], je vous invite à agir pour favoriser la fabrication d'ordinateurs dont les logiciels et le matériel respectent le principe "libre/open source" :
recommandations de gnu.org :
https://gnu.org/philosophy/government-free-software.html
recommandations de linux-debian.net :
https://linux-debian.net/informatique-libre#logiciel-materiel-donnees
Merci pour votre action
Coordonnées des députés (dont email) :
Pour celles et ceux qui ne croient pas en la démocratie "représentative", et souhaitent participer au développement de la démocratie directe : devenez coach en informatique libre !
Logos du projet GNU/Linux (une distribution Linux libre) et de son noyau Linux,
Logo de opensource.org
Auteur : F. Jortay | Contact : | Suivre : infolettre